Je ne suis plus cette maman…

Il y a encore un an, j’étais en congé parental. J’avais plaisir à conduire mes filles à l’école le matin, aller les chercher le midi pour manger à la maison, puis les reprendre à la sortie de l’école. Je savourais cette chance de voir leurs sourires en me voyant à la porte de leur classe et les câlins à rallonge avant de les y déposer. J’avais parfois mal au cœur, en croisant les petits bouts de maternelle arriver du périscolaire le matin, les yeux encore un peu ensommeillés, et de les voir assis sur le banc pour manger à la cantine, assis sur le banc à voir les parents reprendre leurs enfants pendant qu’eux attendaient qu’on les emmène au périscolaire pour la fin de journée, jusqu’à ce que leur parent vienne les chercher.

Je savais que viendrait le jour où cela s’arrêterait, le jour où je reprendrais le travail et qui dit temps plein, dit horaires incompatibles avec ceux de l’école la plupart du temps…

J’ai repris en douceur, une mission interim dans une société aux horaires variables. En clair, je faisais mes 35 heures un peu comme je voulais, à condition d’être sur mon lieu de travail obligatoirement entre 9h30 et 11h30 et entre 14h et 16h. Cela me permettait de les conduire le matin ou d’aller les chercher à 16h30, un jour sur deux. La transition s’est faite en douceur pour elles comme pour moi.

Mais depuis ma rentrée, que je sois en cours ou au travail, j’ai très peu de possibilités d’aller les conduire ou les chercher… Je vois rarement leurs instituteurs, la question de la cantine ne se pose même plus…

Elles me demandent chaque jour si c’est moi ou la nounou qui viendra les chercher à l’école… La réponse est bien plus souvent « Nounou », avec toujours un pincement au cœur.

D’un côté, je suis heureuse d’avoir repris ma vie professionnelle, et d’un autre, j’ai le cœur déchiré. Déchiré de les déposer à 7h30 chez la nounou, avec hâte parce qu’on est toujours en retard; les câlins à rallonge ont laissé la place aux bisous vite vite.

De les laisser au centre de loisirs pendant les vacances scolaires alors qu’avant on faisait plein de choses toutes les trois quand maman était à la maison.

Et ces petits papiers pour les sorties scolaires avec la mention « les parents accompagnateurs sont les bienvenus ».

J’en ai profité pendant quelques temps et j’en suis heureuse.

Mais la complexité du rôle de maman qui travaille, c’est ce déchirement constant entre la culpabilité de les laisser, de les faire garder, et l’envie de s’accomplir professionnellement (et accessoirement de ramener un salaire pour payer les factures)…

Non, je ne suis plus cette maman qui est là aux entrées et sorties d’école.

Mais je suis toujours leur maman… qui aime les câlins à rallonge et les bisous vite vite par milliers.

maman travaille

4 comments

  1. MissBrownie says:

    Bientôt 4 ans que je travaille de la maison et je crois que je ne suis pas encore prête à être salariée à nouveau et de devoir remettre mes doudoux à la garderie.
    La question ne se posera bientôt plus pour T-Biscuit et Chupa qui seront assez grands pour rentrer seuls.